Passionnée de solutions naturelles et durables, j’ai toujours été impressionnée par tous les bienfaits que la Nature nous propose avec abondance.
Petite, je voyais ma grand-mère utiliser des capucines dans les salades, des pissenlits dans la soupe, des orties comme engrais pour ses bonnes tomates, mais aussi des graines de moutarde en cataplasme, des tisanes faites de plantes qu’elle avait elle-même cultivées,…
Elle est partie avant que je ne prenne conscience de l’importance de tous ses savoirs et savoir-faire …on ne se rend pas compte de la richesse de ce que nous pouvons apprendre les uns des autres…
Il y a 3 ans j’ai voulu approfondir le sujet et j’ai profité d’une balade botanique pour m’initier à la reconnaissance et à l’usage des plantes sauvages. Et depuis je continue à découvrir et expérimenter par moi même grâce à des vidéos, des livres et des échanges de pratiques.
C’est dans cette exploration que j’ai découvert Aurélie VALTAT, d’abord avec son premier livre “La cuisine des arbres”. C’est à la lecture de “Fabriquer huiles, savons, dentifrice… avec des plantes locales” que j’ai eu envie de la contacter pour lui proposer un échange.
Je vous invite à découvrir ici le fruit de cette rencontre.
Aurélie : J’ai un parcours atypique ! Diplomate pour l’Union européenne sur mes journées de travail, je m’adonne à ma passion pour les plantes sur mon temps libre. Je suis aromathérapeuthe et j‘ai suivi également une formation en botanique. Je passe beaucoup de temps à me former pour enrichir mes connaissances sur les plantes médicinales et les plantes sauvages comestibles : il y a tant à apprendre !
Balades en forêt, promenades au parc devenaient des essentiels pour me ressourcer
Fille des villes, je n’avais rien connu d’autre et mon rapport à la Nature était plutôt restreint. En 2014, j’ai dû faire face au départ de deux de mes collègues en burn-out ce qui m’a amenée à gérer une très grosse équipe. Petit à petit, je me suis rendue compte que je commençais à perdre les pédales….C’est à ce moment là que j’ai ressenti le besoin de me tourner vers la Nature : balades en forêts, promenades au parc devenaient des essentiels pour me ressourcer.
Ce rapprochement à la Nature a attisé ma curiosité ; je découvrais des plantes inconnues, et petit à petit je faisais leur connaissance. J’apprenais à les reconnaître et à découvrir comment elles pouvaient m’aider. C’est d’abord pour les vertus médicinales des plantes que j’ai commencé à explorer la botanique, puis je me suis intéressée à leur intérêt dans l'alimentation. C’est ainsi que j’ai commencé à m’intéresser à la cuisine des plantes sauvages.
Ce n’était que le début de l’aventure; j’effleurais à peine tout le potentiel des plantes et cela a aiguisé ma passion ! J’avais envie de réhabiliter ces plantes dont on ne parle pas assez dans notre quotidien en favorisant le côté local. J’ai alors commencé à pratiquer : j’ai participé à des balades botaniques et ateliers d’utilisation des plantes sauvages. J'ai été bluffée par le potentiel des plantes encore très méconnu (surtout à l'époque).
Là où je vis (que ce soit en France ou en Afrique), j’ai un accès quotidien et direct aux plantes ce qui me permet d’expérimenter facilement leur usage dans plein de domaines du quotidien.
Ma vision de l’écologie est double : elle parle à la fois d’autonomie et de local.
Autonomie car si on peut le faire soi-même c’est bon pour nous et pour la Planète ! Fabriquer ses produits cosmétiques soi-même avec des plantes de son jardin c’est toujours mieux que d’acheter des produits tout faits, même s’ils sont bio ou labellisés.
Et “local” car cela contribue inéluctablement à l’autonomie. Je pense que nous manquons terriblement de lien avec ce que nous consommons ; le côté local aide à recréer ce lien perdu.
Dans cette vision de l'écologie, il y a donc l’idée de remplacer tout ce qu’on connaît comme produit par des alternatives locales et fait-maison.
Et aux personnes qui pensent qu'elles n 'ont pas le temps de faire elles-même leurs produits; je les rassure : il s’agit de recettes très simples et rapides que je mets moi-même en pratique alors que j’ai un emploi du temps parfois chargé. Je conseille toutefois de ne pas faire l’erreur de vouloir remplacer des produits du commerce par des produits maison, car on se complique la vie. Autant en profiter pour simplifier nos routines !
Il s’agit donc d’appliquer la règle suivante : MOINS, MIEUX, LOCAL, FAIT MAISON
La vraie beauté vient d'une bonne santé : prendre soin de son corps et se réjouir de lui donner des bonnes choses; voilà un des meilleurs secrets de beauté !
L’offre cosmétique conventionnelle nous promet des teints éclatants, des peaux souples et hydratées, des lèvres réparées, qui seraient le symbole de la beauté.
Mais la vraie beauté vient d’une bonne santé : prendre soin de son corps et se réjouir de lui donner des bonnes choses ; voilà un des meilleurs secrets de beauté !
Il s’agit donc aussi de manger mieux, de prendre soin de soi avec des ingrédients naturels pour qu’il puisse révéler tous ses charmes.
Il y a quatres domaines pour lesquels les plantes sont intéressantes :
L’aspect médicinal : c’est l’usage le plus noble des plantes. Il convient de considérer ici la rareté de certaines de ces plantes et de ne pas en abuser pour un usage modéré et durable.
Leurs bienfaits dans l’alimentation : les plantes sauvages sont très riches en sels minéraux, vitamines, fibres et oligo-éléments. Leur vitalité est bien plus grande que leurs cousines domestiquées. Il y a bien plus de vitamine C dans les baies d’églantier que dans le citron, et l’ortie est l’une des plantes les plus riches en fer par exemple. Il s’agit donc de compléments alimentaires très intéressants et disponibles en abondance dans la nature.
Les propriétés cosmétiques : avec pour certaines des propriétés ciblées pour les peaux acnéiques par exemple, les cheveux gras, les peaux matures,...
Enfin j’ai aussi envie de citer la botanique. En faisant connaissance avec les plantes, on apprend à les aimer, il devient alors inimaginable de vivre sans elles. Jacques-Yves Cousteau disait : “On aime ce qui nous a émerveillé, et on protège ce que l'on aime ”. En cela, la connaissance des plantes est nécessaire à leur conservation.
Et il y a encore beaucoup à découvrir ! Nous avons recensé environ 1,5 million de plantes; on estime qu’il en existe environ 10 millions. Le potentiel est donc énorme; nous ne faisons qu’effleurer tout ce que les plantes ont à nous apprendre ! C’est passionnant !
Je vous propose de faire connaissance avec 3 plantes faciles à trouver partout en France :
Les orties : riches en fer, en vitamine C et en sels minéraux, elles sont assez faciles à intégrer dans les préparations culinaires. On peut les utiliser facilement cuites accommodées comme des épinards ou en poudre dans des cookies ou des cakes.
Les pissenlits : une super plante détox diurétique qui permet de nettoyer le foie. Je conseille d’utiliser les jeunes pousses au début du printemps comme dans des soupes ou des salades, ou de préparer des décoctions avec les racines (faire bouillir les racines propres 10mn dans l’eau bouillante). Attention le pissenlit est légèrement amer.
La baie d’églantier (ou rosier sauvage) encore appelé gratte-cul est pleine de vitamine C. Je la conseille en tisane sans dépasser les 60°C pour préserver ses bienfaits (à filtrer au filtre à café pour éviter les petits poils irritants). Excellent aliment à prendre en début d’hiver (se conserve très bien en poudre après séchage).
Je vais en partager deux :
“Vivons simplement pour que d'autres puissent simplement vivre” de Gandhi. Cette citation reflète le dilemme des pays occidentaux qui par leur consommation excessive mettent en péril d’autres populations.
La deuxième nous vient de Dr Seuss, auteur pour enfants, caricaturiste politique et animateur américain malheureusement trop peu connu en France : “Ne pleurez pas parce que c’est fini, mais souriez parce que c’est arrivé”. J’aime cette philosophie positive et heureuse ; même les choses tristes qui nous arrivent nous apprennent quelque chose. Il s’agit de ne pas se lamenter mais de toujours aller de l’avant.
J’aimerais bien que les gens plantent, même sur un rebord de fenêtre ou un balcon.
S’entourer de verdure apporte beaucoup de bonheur. C’est prouvé scientifiquement !
Semer, voir grandir et s’épanouir les plantes auxquelles nous apportons le soin nécessaire à leur développement apporte beaucoup d’humilité et d’émerveillement.
Utilises-tu les plantes sauvages ?
Si oui comment ?
Si non, est-ce quelque-chose que tu aimerais découvrir ? Qu'est-ce qui t'en empêche ?
Retrouve Aurélie VALTAT :
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Ses ouvrages :
La cuisine des arbres, mars 2021, Editions Ulmer
Fabriquer huiles, savons, dentifrice... avec des plantes locales, février 2022, Editions Ulmer
La pharmacie naturelle avec des plantes locales, Editions Ulmer, à paraître en septembre 2022
Lectures conseillées par Aurélie :
Eloge de la plante de Francis Hallé
L’arbre monde de Richard Powers
Tapestries of life de Anne Sverdrup-Thygeson (pas traduit en français hélas)
1000 remèdes à faire soi-même de Claudine Luu
Femme essentielle de Aude Maillard
A lire ou à relire :
Prendre soin par les plantes et grâce aux femmes - Vers un coin de Paradis
Les plantes sauvages : inspirantes, soignantes et nourrissantes - Vers un coin de Paradis