La charge morale est un terme que j’ai découvert récemment. Il s’agit de la version « écolo » de la charge mentale : le fait d’avoir des tâches supplémentaires à faire mais pour la « bonne cause » (une cause morale).
Cela se réfère donc majoritairement aux tâches en lien avec le zéro déchet : cuisiner plus souvent maison, faire ses courses en vrac, fabriquer ses produits ménagers ou cosmétiques, …
La grosse différence avec la charge mentale (qui lui ressemble beaucoup), c’est que cette charge morale risque de peser encore plus fort sur vos épaules puisqu’elle est en lien avec une cause qui vous touche particulièrement. Ainsi, le moindre écart avec vos injonctions intérieures vous fera vous sentir coupable….
Une pression sociale mais aussi personnelle
Cette charge morale est bien souvent le résultat non seulement de tâches supplémentaires mais aussi d’une pression sociale et personnelle.
Une pression sociale d’abord parceque quand on commence à faire des petits gestes au quotidien pour réduire notre empreinte écologique, notre entourage ne nous fait pas forcément de cadeau en pointant du doigt nos moindres écarts, contradictions et imperfections…mais faut-il vraiment être parfait pour contribuer à un monde meilleur ? L’action, n’est elles pas au contraire à valoriser ? D’ailleurs bien souvent ces personnes qui nous jugent ne font généralement pas grand-chose voire rien… en se cachant derrière ces imperfections ou contradictions pour se donner de bonnes raisons pour ne pas avancer…
La pression sociale c’est aussi le fait que les médias, les associations et les réseaux sociaux nous encouragent de plus en plus à changer notre mode de vie pour être plus écolo : émissions, challenges, ateliers DIY, … tous mettent de plus en plus en avant les écogestes du quotidien. Je ne peux que ma satisfaire de cet engouement qui pourra sensibiliser encore plus de personnes pour agir en faveur de l’écologie. Mais bien sûr, cela nous impose une injonction supplémentaire pour faire encore plus nous rappelant par là même nos imperfections.
Et c’est là aussi qu’intervient la pression personnelle ; car en plus d'être pointés du doigt, nos petits écarts nous renvoient une image négative de nos agissements. A l'instar des « corps parfaits », des « familles parfaites » (et peu réels) qui nous donnent des complexes, les actions écolo des uns et des autres nous renvoient une piètre image de nos propres engagements.
Mais le pire, c’est que nous n’avons pas forcément besoin de la pression sociale pour nous faire culpabiliser… Nous nous imposons parfois à nous-même une exigence énorme pour faire plus et encore mieux alors que nous avons déjà des journées bien chargées. Malheureusement cette pression ne peut que nous être défavorable et même nous conduire à une espèce de « burn out écologique »…ou à minima un retour en arrière.
Alors comment on fait ?
Je commencerai par dire que si vous voulez « écologiser » votre quotidien sans rien changer de votre mode de vie actuel vous risquez d’aller droit dans le mur. L’écologie ce n’est pas faire autant et différemment, mais plutôt moins mais mieux. C’est trouver un équilibre entre ETRE, FAIRE et AVOIR.
Pour cela, je vous propose la règle des "4 A":
Il s’agit dans un premier temps de vous alléger : alléger votre emploi du temps, apprendre à mettre votre énergie au bon moment au bon endroit pour être plus efficace. Apprenez à refuser, déléguer, espacer vos tâches. Mais aussi accordez-vous du temps de ressourcement rien que pour vous ne serait-ce que 15mn par jour. Prendre soin de vous est la première étape pour prendre soin des autres et de la Planète…c’est ce que j’appelle l’écologie intérieure.
Inutile de vouloir tout révolutionner du jour au lendemain, mais plutôt installer petit à petit, à votre rythme et selon vos envies de nouvelles habitudes dans votre quotidien. D’ailleurs il s’agit plus de transformer et simplifier des habitudes existantes que d’en ajouter de nouvelles. Allez à l’essentiel, au plus simple. Ne cédez pas aux tentations de recettes trop compliquées ou contraignantes mais au contraire; simplifiez-vous la vie !
Transformez vos corvées en petits plaisirs et pourquoi pas en moment de partage. Et si la cuisine pouvait être votre sas de décompression en écoutant votre podcast préféré que vous n’avez pas le temps d’écouter ? Et si fabriquer la lessive pouvait se faire en famille ? Et si aller au marché pouvait être l’occasion d’échanger avec vos commerçants et de prendre un petit café ?
Soyez bienveillant.e avec vous-même. Oui vous avez sûrement de très bonnes raisons de vouloir changer et c’est tout à votre honneur. Mais la perfection n’est pas de ce monde et heureusement car nous pouvons ainsi toujours apprendre et nous améliorer ! Sachez apprécier chaque petite victoire en étant indulgente avec vous sur les écarts, contradictions et imperfections. L’important c’est d’avancer ne serait-ce qu’un peu mais dans la bonne direction
Prenez soin de vous !!
Comment vivez-vous votre transition ? Est-ce un fardeau ou au contraire une source de simplicité au quotidien?
Hâte de lire vos commentaires !